Phytopédiatrie

LE MIEL: UN REMÈDE POUR LES ENFANTS

Il n’est à mon sens d’aliment d’arôme plus doux et délicat que le miel. Aboutissement de la transformation par l’abeille du nectar des fleurs en un sirop onctueux aux teintes dorées, il est particulièrement adapté au fin palais des enfants.

Utilisé depuis des siècles, Jean-Baptiste s’en serait même nourri avec des sauterelles, le miel jouit très tôt d’une vocation médicinale complète. En effet, dès l’Antiquité, on l’utilisait pour embellir la peau et soigner les blessures.  C’est en ce sens qu’Hippocrate, considéré traditionnellement comme le « père de la médecine », le prescrivait pour divers maux tels la fièvre, les ulcères et même les plaies suppurantes.  

Les miels dérivants directement des nectars floraux contiennent les principes actifs des plantes médicinales et nectarifères. Le nectar est élaboré par l’eau que les racines puissent dans le sol, qui traverse les tissus végétaux, pour aboutir aux organes nectarifères en une solution plus ou moins concentrée. Cette eau, dissout sur son passage des matières sucrées (glucosides, osides) ainsi que d’autres substances solubles (matières protéiques, alcaloïdes, etc.) qui contribuent à donner au nectar le caractère spécifique de la plante dont il est issu. 

 

Quelques exemples de miels thérapeutiques

Aubépine (Crataegus oxyancanta) : de couleur pâle, il est « calmant du cœur » tel qu’observé par les vieux apiculteurs et confirmé par les bons thérapeutes 

Acacia, en réalité Robinier faux-acacia (Robinia pseudacacia) : ambré, très parfumé, délicat, de digestibilité aisé, il est particulièrement adapté aux tout-petits

Tilleul (Tilia sylvestris) : visqueux et à saveur balsamique, il est un calmant du système nerveux et présente un certain pouvoir soporifique

Bruyère (Erica cinerea) : habituellement liquide, parfois très gélatineux, au goût particulier et riche en matières minérales, il est à préconiser dans les régimes des anémiques et des neurasthéniques, ainsi que dans les troubles de la vessie

Oranger (Citrus divers) : clair et à saveur douce, il est légèrement soporifique 

Lavande (Lavandula stoechas) : ambré, agréablement parfumé, il est considéré comme calmant léger ainsi qu’aseptisant

Trèfle (Trifolium repens) : très blanc, onctueux, commun, il est utile pour sucrer les diverses boissons et aliments destinés aux enfants convalescents… ou non!

Romarin (Rosmarinus officinalis) : blanc, très parfumé, il est le fameux « miel de Narbonne » cher aux anciens et utile chez les fragiles du foie

Sarrazin (Polygonum fagopyrum) : couleur foncé et de goût prononcé, il est surtout apprécié des Bretons et renforce le système capillaire et veineux 

De plus, le miel possède des effets pré-biotiques, antibactériens et antioxydants!

Toutefois, il est important de choisir un miel issu de l’agriculture biologique, afin d’accéder à un aliment pur et non contaminé par des produits chimiques.  Déjà en 1954, le Dr. Moreaux mettait le public en garde contre les agriculteurs qui avaient l’habitude d’arroser, pendant la floraison, leurs champs avec des produits insecticides qui pouvaient rendre toxique le nectar et le miel qui en dérive. Imaginons en 2012…

 

Un réel allié contre la toux

C’est un fait, bien connu, le miel aide à tarir la toux.  Depuis longtemps, nombreuses mamans ont servies cette traditionnelle infusion de miel et jus de citron à leurs enfants toussoteux. 

Une récente étude américaine, Effect of Honey on Nocturnal Cough and Sleep Quality: A Double-blind, Randomized, Placebo-Controlled Study publiée dans le Pediatrics journal,  confirme l’efficacité de ce traitement. L’étude portant sur la toux nocturne de 300 enfants au prise avec une infection des voies respiratoires supérieures, âgés entre 1 et 5 ans, à raison de 10 grammes de miel trente minutes avant le coucher, fût concluante.  En effet, à la lumière de cette étude, le miel peut-être considéré comme un moyen efficace et sécuritaire pour le traitement de la toux chez les enfants de plus de 1 an.

 

De conservation quasi indéfini (de par son haut taux de sucre), de coût raisonnable (même en bio), il se qualifie donc comme un bon allié dans le traitement de maux d’enfants… et disons-le, même d’adultes!

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